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SMADJA (B.), Il faut sauver Saïd, Paris, L'Ecole des Loisirs, coll. : "Neuf", 2003. |
Le premier livre de Brigitte Smadja que j'ai eu entre les mains était La tarte aux escargots. Ce roman, je l'avoue m'avait vraiment touché et interpellé à l'époque.
Il faut sauver Saïd a provoqué chez moi la même sensation... mais avec une puissance encore plus destructrice. Je ne vais pas vous résumer le livre, il en perdrait tout son sens; je ne vais pas vous critiquer ce livre, je n'en ai pas envie; je vais me contenter de vous transmettre une court extrait qui résume bien l'esprit de l'écrit et qui est une véritable perle de sagesse face à notre société contemporaine.
- On n'est pas français, nous? Je suis né en France, et toi aussi et Samira et Mounir. Qu'est-ce que je suis si je suis pas français? Pourquoi Samira elle aurait pas le droit d'aimer Kévin si elle veut?- Tu seras jamais français ! a crié Abdelkrim.
Mais pourquoi avoir choisi cette extrait du livre? Pourquoi avoir choisi la citation d'Abdelkrim, un des personnages les plus stupides du roman? Tout simplement parce qu'il a raison.
Aujourd'hui, dans notre société "interculturelle" contemporaine, nombre d'inégalités et de discriminations sont recensées par an. Pourtant, comme Saïd le dit, ils sont nés en France et sont donc, selon la législation en vigueur, considérés comme enfants français. Mais qu'est-ce que la nationalité finalement au regard de l'homme lambda? Rien de plus qu'un nom ou qu'un adjectif stéréotypé : pouvez-vous imaginer un français, sa baguette sous la main et un verre de vin dans la main alors qu'il a une physionomie propre à la région arabe. Mais vous êtes fous (oh oui !)?
Abdelkrim dit vrai : parce qu'ils ont la peau basanée, ils ne seront jamais considérés comme français purs et durs. Qui plus est quand une minorité agressive vient accroître l'impression qu'on est face à des monstres n'ayant qu'un seul objectif : tuer nos maris et voiler nos femmes. Je tiens à préciser que je ne suis pas d'accord, que je suis pour l'ouverture culturelle... Qui plus est que ma future profession m'y plonge quotidiennement. Nous ne savons pas ce que les personnes immigrées ont pû traverser et ce qu'elles traversent encore : on ne quitte jamais véritablement son pays, qu'on le veuille ou non.
Une question subsiste : "Que faire?"
Antoine
Tintin ■
Je n'ai pas de réponse Antoine... Mais le constat n'est pas aussi noir que tu le laisses penser... et l'intégration passe aussi par l'école. Tu seras donc un excellent professeur qui aura à coeur de réconcilier les cultures et les identités... dans la compréhension, le respect et le dialogue. Ne pas se laisser dépasser par le pessimisme, pas à ton âge en tout cas !
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